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A)- Les limites linguistiques.

Le Latin Vulgaire.

Objet d’étude de l’histoire de la langue.

 

L’histoire d’une langue désigne toute la vie de cette langue. Elle étudie le développement de la langue de ses origines jusqu’à sa mort, si c’est une langue morte, ou bien jusqu’à son état actuel, si c’est une langue vivante.

Chaque langue existe plusieurs siècles et survit des changements dans sa structure. L’histoire de la langue c’est une science linguistique qui s’intéresse à la vie d’une langue donnée et fait partie de la linguistique générale.

La langue est un fait social, car ce sont des gens qui vivent dans la société et qui parlent. La langue c’est un instrument de communication des gens dans la société.

La langue change avec le temps et elle change d’une manière régulière, très lentement, sans changements rapides, brusques. Il n’y a pas de sauts inattendus dans la langue, elle reste longtemps invariable, c’est-à-dire, le changement de la langue n’est pas évident pour les comtamporains. La langue est relativement stable, elle se développe graduellement.

Ce qui influence le développement da la langue, ce sont les lois éternelles du développement de la langue et aussi le développement de la société humaine.

C’est-à-dire, qu’en étudiant le développement d’une langue il est absolument nécessaire à étudier sussi l’histoire de la société humaine, l’histoire des peuples qui parlent ou parlaient cette langue et l’étude de l’histoire de la langue permet de mieux comprendre l’état actuel de cette langue.

De différents linguistes des divers pays ne s’entendent pas sur le point d’influence sur le développement des langues. Par exemple, Ferdinand de Saussure (1857-1913). Un grand linguiste qui avait été d’abord professeur à la Sorbonne et ensuite à Genève (Suisse), affirmait qu’il n’existe aucune liaison entre la langue et la société qui parle cette langue. Et il n’était pas seul dans sa théorie en ayant plusieurs adeptes qui partageaient la conception de leur maître. Ce sont, p.ex., François Bailly (1833-1911), Antoine Meillet (1866-1936) - Professeur au Collège de France, auteur de l’ouvrage «Les Langues du monde», et d’autres.

Il existait aussi la théorie de Vossler – philologue allemand (1872-1949), qui affirmait que c’est l’idéologie de la société qui influence le développement de la langue.

Les changements qui se passent dans la société trouvent bien sûr leur reflet dans la langue. Tous les nouveaux termes, qui sont apparus dans une langue, sont apparus également dans toutes les autres langues.



L’histoire de la langue est liée bien étroitement avec la linguistique générale, la science archéologique, l’ethnographie, la littérature et l’histoire du même peuple.

 

Origine et développement de la langue.

 

Tous les hommes parlent. C’est la langue des sons. Il existe une grande quantité de langues dans le monde, et elles sont toutes sonores. Leurs systèmes sont différents, mais il existe des groupes de langues qui ont des liens, des traits communs. Toutes les langues du monde sont divisées en familles de langues. Il existe, par exemple, les langues slaves, romanes, germaniques etc. Toutes ces langues sont des langues indo-européennes.

On parle les langues indo-européennes sur le territoire de l’Europe et d’Asie. Cette famille compte plus de 3 mille ans et se soubdivise en II prinoipaux groupes, dont l’un est celui qui nous intéresse le plus, c’est le groupe de langues romanes. Ce sont: le français, le provençal, l’espagnol, le portugais, le catalon, le réto-roman, l’italien, le dalmate (existait jusqu’à la fin du XIX siècle), le sarde, le roumain, le moldave.

Toutes ces langues s’appelent néo-latines et ont beaucoup de traits communs. Comparez, par exemple: chevalier (fr), cabaliero (it), caballarius (lat), cavaler (roum).

Ou bien:

  N. G.
en latin filia regis
en français fille de roi
en roumain Figlia del re
en espagnol hija del rey

 

Le latin est père des langues romanes et toutes ces langues sont des langues-soeurs.

Le latin lui-même est une des langues indo-européennes.

On parlait latin en Italie, sur la péninsule d’Apennins.

A l’époque ancienne, avant Jésus-Christ (av.J.C.), c’est-à-dire, avant notre ère (av.n.è), la péninsule d’Apennins était habitée par des peuples qui parlaient les langues indo-européennes. C’étaient les tribus des Osques, Ombriens, Orecs (au Sud), Celtes (au Nord). Le centre de la péninsule, la région appelée Latium, était habitée par un peuple qui parlait latin. Les habitants de cette région s’appelaient les Latins. C’était aux X-IX siècles av. J.C. Ce peuple commence à conquérir les territoires voisins, à fonder des villes commerciales. En VIIIe siècle av.n.è. la plus grande ville de cette nation devient Rome (Roma en latin). Depuis ce temps-là les Latins commencèrent à s’appeler les Romains.

La puissance des Romains grandissait de siècles en siècle. Au IIIe s. les Romains occupaient presque tout le territoire des Apennins.

Le processus pendant lequel l’influence des Latins se répandait sur la péninsule et les îles voisines s’appelle l’époque de la latinisation.

Après avoir convaincu la péninsule les Romains commencent à envahir le territoire de l’Europe, ainsi que le Nord de l’Afrique, et les romaniser. Cette romanisation commence après le IIIe siècle av.J.C. On l’appelle encore expansion.

Les Romains viennent en Ibérie (vieux nom de l’Espagne), en Gaule (la France d’aujourd’hui), dans les Nord des Balcanes, en Afrique.

Les peuples vaincus assimilaient peu à peu la culture et la langue des vainqueurs, c’est à dire, la langue latine.

Il ne faut pas croire pourtant que toutes les langues des pays vaincus diparurent d’un coup.

Les langues des peuples, des tribus existaient des siècles et des siècles parallèlement au latin. La disparition de n’importe quelle langue est un processus très lent et long. En disparaissant peu à peu les langues vaincues influencaient à leur tour le latin, chaque langue à sa propre manière. C’est pourquoi, une langue latine dinna, par suite de l’influence des langues vaincues 11 nouvelles langues différentes, dites romanes.

 

Romanisation de la Gaule.

(du III-e sicèle avant J.C. jusqu’au V-e siècle de notre ère.)

Avant la romanisation, la Gaule était peuplée par beaucoup de peuplades dont la plupart des noms demeurent inconnus maintenant. Nous savons seulement que dans le Sud-Est du pays il y avait les Ligures, au Sud-Ouest – les Ibères et les Aquitains. Marseille, Nice, Narbonne étaient des colonies grecques commerciales et les Grecs influençaient la culture et la langue du Sud de la Gaule.

Le reste du pays était pueplé par les tribus gauloises ou celtiques. La plus grande partie du pays était peuplée par des Gaulois, d’où vient son nom – la Gaule.

De mos jours, il y a des peuples qui ont pris leur origine des Celtes, ce sont, par ex., les Irlandais. Il y avait des Celtes en Ibérie, dans la vallée du Danube, dans les îles irlandes.

En Gaule, les Celtes étaient mal unifiés, il y avait une grande quantité de peuples indépendants. Vers le commencement de la romanisation on comptait en Gaule 330 peuples celtiques environ. Il existait également beaucoup de langues celtiques qui étaient un peu différentes les unes des autres. Car il y avait beaucoup de tribus indépendantes, il y avait beaucoup de dialectes. Les tribus vivaient dans des clans. Il n’y avait presque pas de grands peuples, c’était, par excellance, de petites tribus qui avaient des noms particuliers. (Le plus souvent elles se battaient).

Le territoire de la Gaule était riche. Il y avait beaucoup de bêtes sauvages, de poissons, de grandes forêts. Bien souvent les tribus coupaient la forêt, faisaient des routes où elles voyageaient à pied, à cheval ou sur de beaux chars. Les chars étaient employées souvent pendant les guerres. Il y avait des villes, mais elles n’étaient pas nombreuses. Presque tous les Gaulois vivaient dans les villages. Ils habitaient des huttes ou des cabanes de bois ou de terre. Leurs toits étaient en paille. Pas de fenêtres dans les maisons, pas de cheminées. L’air et la lumière n’entraient que par la porte. On chauffait les maisons, et la fumée sortait par un trou, pratiqué dans le toit. Les villes n’étaient pas grandes. La plupart étaient fondées là où il y avait des communications (les belles routes, les fleuves etc). Beaucoup de villes d’autrefois sont des villes modernes. Par exemple, Paris, c’était Lutèce, capitale de la tribus celtique Parisii. La construction des maisons en villes était la même que dans les villages. Mais les villes étaient plus fortifiées, c’étaient la seule différence entre les villes et les villages. Beaucoup de tribus gauloises étaient nomades. Quand on ne se battait pas on chassait. Il y avait très peu de tribus qui faisaient l’élevage et cultivaient la terre. Les gens étaient habillés en peaux d’animaux tués à la chasse. Ils faisaient des objets domestiques, de la poterie. Il y avait même des spécialistes en bijouterie. Les archéologues ont trouvé des monnaies métalliques fabriquées à cette époque. Les Gaulois avaient des haches et des pieux. La culture des Gaulois était basse, ils n’avaient pas d’écriture. Après les Celtes sur le territoire de la France on trouve beaucoup de monuments en pierre - des dolmens et des menhirs. On les appelle des monuments mégalithiques (du grec: megas- grand et lithos- pierre ; menhir- du celt.: men- pierre, hir- long; dol- table). On suppose qu’ils servaient de tombeaux, de sépultures. Les Gaulois croyaient que le mort continuait à vivre dans un autre monde et qu’il fallait l’ensevelir avec ses armes, son char, ses bijoux. A l’époque ancienne, ses ambactes (esclaves, valets) et ses femmes se donnaient la mort pour l’accompagner dans l’autre monde. Les Gaulois étaient braves, ils se battaient acharnement.

Surtout, ils n’aimaient pas les Grecs qui occupaient le Sud de la Gaule, et les attaquaient souvent en voulant les chasser du pays.

Au deuxième siécle av. J.C. ces attaques deviennent très acharnées. Les Grecs ne purent plus résister eux-mêmes et appelèrent au secours les Romains. Les Romains vinrent, vaincurent et s’installèrent là-bas eux-mêmes.

Après avoir vaincu une partie du territoire de la Gaule, les Romains sentirent leur appetit grandir. Ils appellèrent ce territoire Provance. C’était ce qui n’appartenait pas à la Métropole. L’origine de ce mot est greque. D’autres territoires vaincus, d’autres «provinces» ont reçu leur nom, mais la première province a gardé le nom de Provence jusqu’à nos jours.

Les Gaulois ne résistaient pas aux Romains. Et à partir du deuxième siècle les Romains commencent à pénétrer dans le reste du pays. D’abord c’était la pénétration pacifique (au Sud).

Au deuxième et au premier siècle av. n.è. l’empire Romain était au comble de sa puissance. Les Romains établissaient leur commerce dans le Sud de la Gaule, créent des Théatres et des bains (qui étaient bien répandus à Rome). Ils construisent des écoles et des églises pour installer partout leur culture et leur religion. Les Romains n’oublient aussi de fonder dans les villes gauloises leurs garnisons militaires. La pénétration pacifique consistait donc en instauration de la culture dans le pays et aussi de l’armée.

Les nobles Gaulois changèrent leurs costumes. Ils portaient des toges (des tuniques) comme les Romains. Ils adaptèrent l’écriture des Romains.

Comme pays, la Gaule était riche. Ses terres étaient fécondes. Des marchands, des négociants, des horticulteurs étaient les colons.

Par l’intermédiaire des soldats la langue latine commence à pénétrer peu à peu la population urbaine (des villes) au Sud.

Les Romains organisaient des expéditions militaires pour faire obéir le reste du pays. Les Gaulois du Nord résistaient longtemps, mais cette résistance n’était pas opiniâtre. Les tribus n’étaient pas unifiées, l’armée romaine était mieux organisée, plus forte. Les forces n’étaient pas égales. Mais quand-même il y avait des tentatives de résistance des Gaulois. En année 54 av. J.C. eut lieu un grand massacre au Nord de la Gaule. C’était une des dernières tentatives des Gaulois de se libérer. Après ce massacre les Romains commencèrent une guerre régulière pour conquérir le pays. En 53 eut lieu une des dernières batailles entre las Romains et les Gaulois près de la ville Tongres (Belgique actuelle). Le chef des Gaulois, Ambiorix, fut vaincu par César, mais put lui échapper. Pour commémorer cet évènement, à la place centrale de Tongres fut érigé plus tard un imposant monument à ce brave chef des Gaulois.

Il est largement connu aussi le nom d’un autre chef gaulois, Vercingétorix. Issu d’une noble famille arverne, il fut un moment l’ami de César. Mais, quand éclate en 52 la grande révolte de la Gaule, Vercingétorix, malgré l’opposition de nombreux chefs, convainc les Gaulois de réaliser leur union. Il défend avec succès Gergovie, mais est enfermé par César dans Alésia. Une armée gauloise venue à son secours ne peut le délivrer, et il se rend à son vainqueur. Conduit à Rome, il est executé au terme d’une captivité de six années, après avoir figuré dans le triomphe de César. Vers l’année 51 av. J.C. la Gaule fut conquérie toute entière.

Etant venu dans la Gaule César remarquait bien tout ce qui l’entourait dans ce pays. Plus tard il écrivit ses notes: «Commentaires sur la guerre en Gaule». Et grâce à lui, en lisant ses notes nous apprenons aujourd’hui comment vivaient les Gaulois auparavant.

César nous parle de la nature de la Gaule, il décrit en menus détail les moeurs de ses habitants. Pour nous donc, César n’est pas seulement conquérant du pays, mais aussi son historien. Il nous donne une idée plus ou moins précise sur la vie des Gaulois.

Pendant un siècle encore les Gaulois se révoltent de temps en temps, mais ces tentatives sont assez faibles et peu efficaces.

Depuis l’année 51 av. J.C. la Gaule est de plus en plus romanisée.

L’ancien français.

(IX-XIII siècles)

 

Vers le IX-me siècle sur le territoire de la Gaule du Nord parallèlement à la création de l’Etat féodal français se forme la langue de la population française, appélée à la période la plus ancienne de son existence “ancien français”. (et parfois IX-XI siècles – le “très ancien français”).

Cette langue a trouvé son reflet dans des documents à partir du IX-me siècle (comme, par ex., Les Serments de Strassbourg[1]-842), mais ces documents sont encore très rares pour nous donner une idée précise sur le système de cette langue. En fait, cette langue n’est accessible à l’étude systématique qu’à partir du XI-me siècle, les monuments (documents) de cette période étant nombreux.

L’ancien français n’était qu’une unité de nombreux dialectes. La période dialectale était caractéristique (propre) à toutes les langues qui se développaient en conditions de l’existence de l’Etat féodal. La langue française se formait justement en telles conditions.

La France féodale des X-XI siècles se divisait en plusieurs principautés (f.- княжеств) qui menaient des guerres infinies. Mais à partir du XI siècle se trace la tendance de la création des unions féodales plus importantes. Au Nord se trouvait le Comté de Flandre, capitale Lille, unissant Boulogne, Arras, Douai, Montreuil. Il tachait toujours d’élargir son domaine (ses possessions) à l’Est et au Nord-Est.

A l’Ouest de la Flandre se trouvait le duché de Normand (capitale Rouen), qui était vers le milieu du XI-me siècle un Etat féodal bien développé, centralisé, possédant une armée forte et luttant constamment pour l’élargissement de ses frontieres.

A l’Ouest de la Normandie était situé le duché de Breton (Bretagne), indépendant du pouvoir royal (capitale Rennes).

Au Sud-Ouest s’étendait le duché d’Anjou, assez puissant au XI-me siècle (capitale Angers).

A l’Est se trouvait le comté de Champagne (capitale Troyes) qui à la première moitié du XII-me siècle s’unit avec le comté de Blois, de Tours et de Chartres, situé au sud de la Normandie.

Au sud-est s’étendait le Duché de Bourgogne (capitale Dijon). Le Sud du pays appartenait à la «Monarchie d’Aquitaine» (capitale Poitiers), tout à fait indépendante du roi de France (au bassin de la Garonne).

Les domaines royaux (ou le royaume) de la France se trouvaient au centre de la France et ne consistaient que de Paris, Orléans, Poissy, Saint-Lys, Etampes, Arpajon, Bourge.

Le domaine royale était entouré de tous les côtés par des féodaux (seigneurs) beaucoup plus forts que lui. Vers la fin du XI-me siècle le territoire du royaume n’était pas considérable, et au point de vue politique n’avait pas de grand poids.

Les dialectes français avaient beaucoup de commun, malgré le fait que dans chaque petit domaine on parlait un français particulier. Le plus souvent la différance consistait en manière différrente de la prononciation (c’est à dire – en phonétique), plus rarement – en grammaire (par. ex., les verbes à la I-re personne du pluriel ont reçu dans de certains dialectes la terminaison – omes, dans d’autres – om ou ons etc.).

On divise d’habitude tous les dialectes en deux grands groupes: 1) – langue d’oil (ou bien langue d’oui) et 2) – langue d’oc.

Oil et oc – ce sont deux manières de la prononciation du mot «oui». On le prononçait «oil» au Nord et «oc» au Sud (de la Loire).

 

Les dialectes de la langue d’oil sont:

Le normand, le picard, le wallon, le champenois, le lorrain, le franc-comtois, le bourguignon, le poitevin, le francien (ou dialecte de l’Ile-de-France) qui devient plus tard la langue littérataire, puis- la langue politique de toute la France.

 

Les dialectes de la langue d’oc sont:

Le gascon, le catalan, le languedocien, le limousin, le provencal, le dauphinois, le savoyard.

Nous n’allons pas examiner tous les dialectes, prenons seulement quelques exemples:

 

 

latin vulgaire langue d’oc langue d’oil
pira (m) (cl.-pirum) pera peire > poire
cantat canta chante(t)
aqua(m) aigo eau(e)
pratu(m) prat pré(t)
clave(m) clau clé(f)
equa(m) ega ive (ancien fr.) jument (fr.mod.)
oves ouaille brebis

 

Le français moderne s’est développé à la base de la langue d’oil; et la langue d’oc a donné le provençal.

Contrairement au français moderne, l’ancien français avait d’abord une sphère d’emploi bien étroite, car c’était avant tout une langue orale (une langue de communication orale). En France féodale, comme dans les autres Etats de l’Europe, les fonctions de la langue d’état accomplissait le latin, qui était la langue d’affaire, de science, de culture et d’église.

On a commencé à employer l’ancien français assez tôt dans la littérature cléricale. C’étaient des vies des saints, des calendriers, des traductions de l’Ecriture sainte etc.

Les monuments les plus anciens de ce genre sont: “Cantilène de Sainte Eulalie” – (884),“Passions du Christ” (Xs.),“Vie de Saint Léger” (Xs.),“Fragment de Ionas”(Xs.). Le clergé employait l’ancien français pour la propagande religieuse dans la population qui ne comprenait plus le latin.

Au XI-me siècle l’ancien français devient langue de la littérature. Les XI-XIII-mes siècles étaient surtout féconds pour le français. On écrit des romans, des poésies, des fabliaux, des chroniques, des chansons de geste dont la plus célèbre est la “Chanson de Rolland” (1100-1125). Au XII-me siècle naît la littérature courtoise. A cette période se rapporte l’oeuvre des poètes et écrivais connus dans toute la France, comme Marie de France, Wace (ouace), Garnier de Pont-Sainte-Maxence, poètes lyriques, comme Conon de Béthune, Chrestien de Troyes, Gace Bruslé, Blondel de Nesle et beaucoup d’autres.

A partir du XIII-me siècle, surtout au Nord, apparaît la littérature des villes (de ville) – la littérature bourgeoise. Elle est caractérisée par le développement des genres dramatiques – miracles, farces,jeux. Farces et jeux sont des germes de la comédie. (“farce” provient de “farcir” – “garnir”, “remplir”, car elles étaient représentées avec des miracles, dans l’entre-acte).

Une grande expansion reçoivent les fabliaux (petits contes en vers), et le “Roman de Renart”, proche d’après son style et son contenu aux fabliaux.

Le lyrique courtois, chevaleresque, cède sa place au lyrique urbain (de ville). Les plus grands poètes urbains étaient Rustebuef, Adam de la Halle et Jean Bodel.

Au XIII-me siècle apparaissent les premères oeuvres en prose – des chroniques. Jeoffroi Villehardouin de Champagne et Robert de Clari (né en Picardie) donnent la description détaillée de la quatrième Croisade, terminée par la conquête de Constatinople.

Peu à peu, les fonctions de l’ancien français, comme d’une langue écrite, s’élargissent. Dès la fin du XII-me siècle et le commencement du XIII-me siècle il pénètre dans la correspondance d’affaires administratives, dans les documents juridiques, c’est-à-dire, - devient une langue d’affaire, parallèment au latin. (D’abord au Nord, en Picardie et au Nord-Est, en Lorraine; dès la deuxième moitié du XIII-me siècle – à l’Ile-de-France). Mais il s’impose définitivement comme langue d’affaires seulement au XVI-e siècle.

 

Le moyen français

(XIV-e - XVII-e siècles.)

Introduction

 

Nous abordons une nouvelle étape de dévèloppement de la langue française, étape dite LE MOYEN FRANCAIS, qui s’étend du XIV-e au XVI-e siècle.

Linguistiquement, les limites du moyen français vont du début de la guerre de Cent ans (1328-1446) jusqu’à la fin des guerres de Religion (1598).

Ce ne sont là que de simples points de repère, car il est impossible de dater et même d’identifier les limites de l’évolution linguistique, qui est continue et se développe sur de larges périodes. On doit d’autre part se garder de confondre les limites linguistiques et les limites culturelles.

Il y a en effet une division historique qui sépare le Moyen Age des Temps Modernes: deux modes qui opposent leurs idées, leurs institutions, leurs moeurs, leurs littératures et leurs arts, à partir du grand mouvement de restauration de la culture classique. Les limites historiques en sont généralement fixées au milieux du XV-e siècle: à la fin de la guerre de Cent ans, à la prise de Constantinople par les Turcs (1453). C’est à peu près le temps des grandes inventions et découvertes; celle en particulier de l’imprimerie. C’est l’époque de la Renaissance italienne et qui n’atteindra la France qu’avec quelque cinquante années de retard à la faveur des guerres d’Italie.

Du point de vue historique, il est légitime de faire terminer le Moyen Age français au début du XVI-e siècle; et cette division reste valable pour la littérature française qui est l’expression de la culture.

L’histoire de la langue proprement dite trouve sa place dans ce cadre, dans la mesure où l’idiome est lié à la culture et à la littérature. C’est pourquoi beaucoup d’auteurs distinguent un moyen français du XIV-e siècle et XV-e siècle, et un moyen français du XVI-e siècle.

Cette division adoptée par Brunot dans la monumentale Histoire de la langue française et par Alexis François dans son Histoire de la langue française cultivée, est justifiée du point de vue de l’histoire et des rapports de la langue avec la société et les idées – en particulier avec l’himanisme renaissant.

Mais du point de vue des sons, du lexique, de l’usage grammatical, la forme linguistique est une du début de la guerre de Cent ans à la fin des guerres de Religion; la langue de Brantôme (auteur de la Vie des grands capitaines et des Dames galantes, - XVI-e siècle) appartient au même système que celle de Froissart (poète et chroniqueur du XIV-e siècle), au moyen français.

 

 

I – “Deffense de la langue françoise”.

 

En 1549 du Bellay publie la célèbre Deffence et illustration de la langue françoise. Le français atteint ainsi l’âge de raison. Il proclame son ambition et ses droits de langue de culture, rivale du latin et de l’italien; et en même temps le devoir de s’illustrer, de se cultiver, de s’enrichir, de s’épurer, à la mesure de cette nouvelle tâche qu’il entend assumer.

Mais du Bellay et ses émules de la Pléiade, dont il est le porte-parole, ne font que formuler en termes explicites une politique qui s’inscrit dans les faits depuis deux siècles déjà.

Le français moderne est né au milieu du XIV-e siècle; et depuis des générations de juristes et de linguistes ne cessent de le polir et de lui faire une place chaque jour plus grande dans la compétition qui oppose le français au latin.

L’histoire du moyen français est celle de cette conquête de la langue. Mais il nous faut d’abord en préciser les limites.

a)- Les limites linguistiques.

Les spécialistes distinguent deux grandes périodes dans l’histoire du français: l’ancien français et le français moderne. Il s’agit de deux idiomes distincts et autonomes qui présentent des traits phonetiques, grammaticaux et dans large mesure lexicaux différents. Non seulement l’ancien français possède des formes qui n’existent plus dans la langue actuelle (un cas sujet par exemple), mais là même où les formes ont survecu elles ont souvent des valeurs et des fonctions différentes dans les deux langues: le démonstratif ou l’article ou le passé simple, etc., s’insèrent en ancien français dans un système grammatical qu’ignore le français actuel; là, par exemple où nous opposons UN MUR- DES MURS l’ancien français dit UN MUR – MURS et il en résulte que DES a dans l’ancienne langue un champ de signification qui n’est pas celui de notre actuel article indéfini.

Vus de loin l’ancien français et français moderne sont deux langues aussi éloignées l’une de l’autre que l’italien et le français actuels.

Ces langues ne sont pas le produit d’une évolution continue du latin classique, comme on le dit généralement; entre les deux il y a eu une sorte de rupture, ce qu’on pourrait appeler une “mutation”, à la faveur de laquelle le système latin s’est transformé. On peut dire que le français, l’italien, l’espagnol sont les “enfants” du latin.

Or tel est bien le cas du français moderne qui – pour reprendre la métaphore – est un “fils” de l’ancien français et non un “âge” de la vie d’un français né aux environs du IX-e siècle. Cet ancien français meurt en donnant naissance à un nouveau système linguistique, certes profondément marqué par son hérédité mais qui constitue bien un organisme autonome.

Ici se pose le problème de la date de cette mutation et de cette “naissance”. Il ne saurait recevoir de réponse précise, ce qui montre assez les limites de cette analogie. En effet, d’une part un système linguistique est un ensemble de structures qui ont entre elles une relative autonomie et qui évoluent par parties et par étapes: ainsi la disparition du cas sujet plus ancienne que la grammaticalisation du pronom personnel, etc.;

D’autre part, chacun de ces phénomènes s’étend sur une longue période, parfois sur des siècles; pendant une longue période la forme archaïque subsiste parallèlement à la forme nouvelle qui gagne lentement du terrain. Il est donc souvent difficile de préciser le moment où l’on peut considérer qu’une nouvelle marque s’est substituée à l’ancienne; et à plus forte raison de décider des limites d’une langue considérée dans son ensemble.

Ce n’est qu’au début du XVII-e siècle que la langue arrive à un point de maturité où elle sera normalisée et stabilisée par la génération classique des Malherbe et des Vaugelas. Jusqu’à cette date elle est encore dans une enfance et une adolescence, au cours de laquelle elle s’élabore et se construit.

C’est la langue de la période du milieu du XIV-e siècle jusqu’à la fin du XVII-e que l’on désigne généralement sous le nom de moyen français; période au cours de laquelle le nouveau système qui s’est constitué vers le milieu du XIV-e siècle, se structure et se débarrasse peu à peu des vestiges parasitaires qui l’encombrent.

Le moyen français n’est donc pas une étape intermédiaire entre l’ancien français et le français moderne, c’est la forme archaïque du français moderne, encore dans le système primitif.

Si donc on peut parler d’un moyen français, la limite linguistique s’en inscrit entre la première moitié du XIV-e siècle et le début du XVII-e.

 

II. Illustration de la langue françoise.

 

Illustrer la langue c’est lui conférer du lustre, à la fois en la dotant de grandes oeuvres en “cultivant” les qualités qui seules peuvent rendre ces oeuvres possibles.

Deux grands faits conditionnent cette culture. D’une part, le français est jusqu’ici une langue vulgaire inadaptée aux fonctions techniques et stylistiques qu’on va exiger de lui. D’autre part, c’est une langue momentanément en déséquilibre, fluente et vacillante, dont le système phonétique et grammatical est en train de se cristalliser, cependant qu’il charrie encore des vestiges de l’ancien langue lentement filtrés et décantés. Mais les deux phénomènes se confondent et l’évolution naturelle de l’idiome est conditionnée – souvent faussée ou dans tous les cas orientée – par les nouvelles fonctions qu’on exige de lui.

Trois facteurs sont à la base de cette évolution: la formation d’une langue littéraire stylisée, conciente des fonctions du language et de ses moyens; la naissance d’une grammaire et la normalisation de l’idiome.

Ces trois mouvements sont étroitement imbriqués; technicien, poète et grammairien bien souvent ne font qu’un, et communient également dans le culte d’un humanisme latinisant. Le technicien est un traducteur qui décalque l’original latin; le poète imite les modèles antiques et transpose les préceptes de la rhétorique classique; le grammairien, enfin, découvre que le français vient du latin, et prenant le fait littéralement, force la réalité grmmaticale française dans le moule héréditaire.

Certes, toutes les langues européennes ont été soumises à cette triple évolution; le français toutefois plus profondément que tout autre; en raison de ses origines d’une part et du fait surtout que ce mouvement a coïncidé avec une période de déséquilibre qui rendait la langue vulnérable à une action externe.

Attaqué en plaine crise de croissance, l’idiome n’a offert qu’une faible résistance à l’action des latinisateurs et ceux-ci ont réglé d’une façon autoritaire et souvent intempestive bien des problèmes qui auraient dû recevoir une solution naturelle. Ce climat a contribué à l’élaboration d’une langue savante, profondément marquée et autonome de la langue parlée. Nulle part en Europe le fossé n’est plus profond entre la langue cultivée et l’idiome commun.

Certes la langue poursuit son évolution naturelle par le développement de ses propres ressources; on connaît le programme de la Pléiade: emprunts aux dialectes et aux métiers, dérivation et composition, création stylistique, etc.; mais le fait fondamental reste la latinisation sous la triple influence des techniciens, des écrivains et des grammairiens.

 

Chapitre II

 

PHONETIQUE FRANÇAISE

 

La phonétique est une des sciences linguistiques. Elle étudie les sons du langage articulé, considérés comme phénomènes linguistiques, et leurs rapports avec les faits linguistiques : morphologiques, syntaxiques, sémantiques, lexicaux etc.

La science de la phonétique a plusieurs branches qui emploient des méthodes appropriées .

1) La phonétique descriptive s’occupe de l’étude des sons du langage pris à une époque déterminée de l’histoire de la langue, par ex ., le mileu du XX – me siècle. (synchronique, « horisontale »)

2) La phonétique expérimentale emploie les appareils enregistreurs et autres instruments qui permettent d’observer les sons articulés avec une acuité de beaucoup supérieure à celle de nos sens et avec une précision objective.

3) La phonologie. Il y a au moins deux sens différents de ce terme : Ferdinand de Saussure et Maurice Grammont emploient ce terme dans le sens d’une étude des sons articulés et leurs combinaisons, sans chercher dans quelle langue ils sont réalisés, ni même à proprement parler, s’ils le sont dans aucune. Au contraire, « Le Cercle linguistique de Prague », en s’appuyant sur les études de Baudouin de Courteney et de Saussure, constate qu’une langue donnée n’emploie jamais qu’une partie restreinte d’éléments phoniques que peut produire l’appareil vocal de l’homme, et la phonologie se contente d’étudier dans la masse de toutes les nuances innombrables de sons possibles, ces sons seulements qui ont un intérêt sous le rapport de leur fonction dans la langue, et en particulier, de la valeur significative qui rend possible la compréhension des mots dans la compositions desquels ils entrent.

Ainsi, la phonétique française peut étudier en principe toutes les nuances de l’ « a » en tant qu’élément sonore, abstraction faite de leurs fonctions dans la langue, tandis que la phonologie française ne s’occupe que des oppositions et des corrélations des « a » qui rendent possible la distinction du sens des mots.

 

Par exemple : pâte – patte ; hâler – aller.

 

Elle ne s’occupe que des « a » qui sont un élément signifiant : elle dégage la fonction

differenciative des éléments phoniques.

4) La phonétique générale, après avoir composé les phonétiques des différentes langues, généralise leurs données et construit une théorie générale du mécanisme de la production des sons articulés (ainsi que de leur constitution intime, commune aux sons des différentes langues).

5) La phonétique normative formule en s’appuyant sur les données apportées par les phonétiques générale, descriptive, expérimentale et historique des prescriptions impératives pour la prononciation correcte d’une lange. Elle profite des données fournies par ces sciences pour enseigner à articuler correctement les sons d’une langue.

6) La phonétique historique, appelée aussi dynamique, évaluative ou diachronique, « verticale » ne considère pas les sons d’une langue à une telle époque déterminée, mais elle les étudie à tavers plusieurs époques et elle observe leurs modifications dans le temps. Elle s’efforce d’expliquer ces modifications en déterminant leur nature et les conditions physiologiques, physiques et sociales qui ont pu les produire, elle détermine le moment précis de chaque modification, ainsi que le territoire sur lequel elle s’étendit. Sur cette base elle tâche de formuler certaines régularités dans ces modifications, régularités qu’on appelle « lois phonétiques ».

Le phonème, c’ est un son articulé élémentaire, la plus petite unité autonome perceptible qu ’on arrive à isoler dans une série des sons et qu’on peut différemment unir en groupes pour en former des mots et des phrases.

Les phonèmes , en composant des unités phonétiques supérieures, passent par transitions insensibles et graduées l’un dans l’autre, presque comme les couleurs du spectre solaire.

Chaque phonème peut présenter plusieurs nuances perceptibles que la phonétique classe comme variétés d’un nombre de phonèmes relativement petit.

Ainsi, les instruments de la phonétique expérimentale et même une ouïe très fine et exercée permenttent d’établir dans la foule des nuances de l’ « ε » au moins 5 variétés relativement constantes dans : père, perte, peste, verdure, pédant, poupée.

Le [ε] ouvert se compose de plusieurs ondes acoustiques, il y en a jusqu’à 28, très ressemblantes, mais jamais identiques : nous n’avons la conscience que d’une seule et même voyelle.

Si en théorie le nombre de sons articulés est infini, dans la pratique on omet des nuances transitoires et on n’isole qu’un certain nombre assez limité de types phonétiques qu’on apelle phonème.

En français il y en a 33 purs et 4 nasaux (37 en somme). Les phonèmes se distinguent entre eux par leur timbre ou qualité (leur durée ou quantité, leur intensité et leur hauteur). Au point de vue phonologique, le phonème c’est tout son fonctionnellement utilisable, c’est à dire, son distinctif, susceptible de remplir une fonction sémantique ou morfologique : il y a un phonème chaque fois là, où en remplaçant un son par un autre dans le mot nous obtenons un mot nouveau : bain – pain – gain . ( main ; nain ; rein ; fin)

II. Les variantes des phonèmes.

 

Le nombre de sons possibles théoriquement dans toutes les langues du monde est infiniment grand : chaque langue possède un certain nombre de sons étrangers aux autres langues ; chaque individu a sa manière personnelle de prononcer les sons de la langue donnée ; chaque son peut changer celon la position qu’il occupe dans la chaîne parlée (il peut être réduit, moins long, il peut s’assimiler à un autre son etc).

Mais si en théorie le nombre de sons possibles est infini, en pratique toute la variété innombrable des sons prononcés se groupe dans chaque langue en certain nombre strictement limité de sons principaux qui constituent le système phonique d’une langue donnée.

Pour isoler (détacher) ces sons principaux on fait abstraction des nuances transitoires, accidentielles des sons, des nuances conditionnées par la position du son dans la chaîne parlée ou par la manière personnelle des individus de prononcer ces sons, et de cette manière on détache (isole) un certain nombre de sons typiques (généralisés) qu’on appelle phonèmes.

Le phonème existe réellement, mais il se manifeste dans ses variétés (ses variantes). En français il y en a 37 , en russe – 28.

Alors, selon Chtcherba, les phonèmes sont les sons typiques

qui remplissent une fonction sémantique ou morphologique : ils

différencient le sens des mots ou leurs formes grammaticales.

o: כֿ

Ex. : bain – pain – gain ; il saute - sotte.

пол - мол – гол – зол – дол – тол – кол – вол

пол– пола – полу ; зол – зал – зил.

лак – лук – лик – люк.

Les sons se trouvant dans les mêmes conditions phonétiques nous aident à differéncier les mots ou les morphèmes, c-à-d, ils remplissent une fonction sémantique. (Le morphème – une partie de mot qui joue un rôle lexiqual ou grammatical : préfixe, suffixe , racine, flexion).

Mais les phonèmes n’existent pas isolément dans la langue , ils figurent dans la chaîne parlée, c–à-d, ils entrent en rapports avec les autres phonèmes.

On unie les sons en phonèmes non pas d’arprès leur similitude (parenté) acoustique ou articulatoire, mais selon leur parenté fonctionelle, s’ils remplissent la même fonction.

 

Ex : Si selon la position phonéthique les sons se prononcent de la façon différente, mais remplissent la même fonction, c-à–d, s’ils forment la même racine (mot, même radical, suffixe ou préfixe) ce sont des variétés du même phonème.

 

 

ε e

Ex. : pâ:te - pâ·té – pâtisseur ; bête – bêtise

кот - кôтом

 

Les phonèmes constituent les plus petites unités phoniques de la langue. Ils sontindivisibles, mais tout de même un phonème ce n’est pas un phénomène simple, juste au contraire, il est complexe, car il renferme plusieurs indices constitutifs.

 

 

Ex. : « D » possède l’indice de sonorité à la différence de « t » :

dé – thé (игральнаякость ; наперсток); d’explosivité ; de pureté (n’est pas

nasal etc).

 

Mais la portée de ces indices dans la caractéristique du phonème n’est pas toujours la même. Tous les indices constitutifs des phonèmes ne jouent pas le même rôle (de la même importance), parmi ses indices il y a toujours quelques uns qui sont différenciels, c–à–d, des indices d’après lesquels un phonème se distingue d’un autre. Ex. : - d – t –sonorité.

Mais il y a des indices neutres, qui entrent dans la caractéristique d’un phonème, mais ils ne le distinguent pas d’un autre ( par ex. explosivité pour « d » et « t » ).

Les phonèmes forment des couples corrélatifs qui se different d’après un seul indice différenciel et dont les autres indices coïncident (d - t; z – s ; v – f ; - ∫ etc).

Dans la chaîne parlée les phonèmes se transforment selon la position qu’ils occupent, selon leur ambiance (l’entourage), selon les contacts et les combinaisons avec les autres phonèmes. Dans chaque nouvelle position les phonèmes se modifient et présentent des nuances et particularités diverses.

 

Ex. : a) – selon la place de l’accent :

ə ^ á ^ а ə ^ ə

каракатица; закономерность

a : a· a

mais : pâte – pâté – pâtisseur. ( a : ; a· ; a) - iln’y a pas de

réduction)

 

b) – selon l’ambiance :

[u :] [u ] [כֿ:] [כֿ ]

rouge - roux ; longue – long ;

même

phonème-

(p) [b] ses variantes.

abstrait - abominable ; клуб- клуба

Selon leur position ces sons se prononcent différemment, mais remplissent la même fonction : forment la même racine ou autre morphème.

Tout en restant les mêmes phonèmes (a, u, b, כֿ) ces sons se sont modifiés à cause de changement de leur position dans la chaîne parlée. Alors, dans la chaîne parlée nous prononçons réellement non pas les sons typiques, stables (les phonèmes purs), mais les sons modifiés. « Les sons prononcés rééllement dans la chaîne parlée sont appelés lesvariantes des phonèmes. » (Chtcherba)

NB. L’ambiance phonétique dans laquelle le phonème se trouve dans la chaîne parlée s’appelle la position.

 

On distingue des positions fortes et faibles.

 

Fortes, c–à–d, favorables à l’accomplissement de la fonction sémantique du phonème: pain – gain ; pas – bas (phonème se magnifeste sous sa forme principale).

Faibles – défavorables, où le phonème change de sa nature selon sa position et se manifeste comme sa variante :

[כֿ:] [כֿ]

Ex. : longue – long

[ ε :] [e] - similitude fonctionelle

bête - bêtise

клуб [п] – клуба [б]

C’est dans leurs variantes que se réalisent (se manifestent) les phonèmes. Le phonème et ses variantes sont en rapports dialectiques du tout et du particulier.

 

Grammont : « Les phonèmes peuvent présenter dans les differéntes positions des nuances et des particularités individuelles, mais ils restent le même phonème qui ne peut être confondu.

Par ex., le phonème « p » dans les mots « pic » (мотыга) ; pe (терка, напильник, кисть без ягод) souper ne se prononce pas toujours de la même façon, mais il reste toujours le phonème [p]. On pourra donc parler de l’espèce « p » qui ne peut pas être confondu avec l’espèce « r », « u » etc ; de même qu’on peut parler de l’espèce « homme » bien qu’il n’y ait pas deux hommes qui ne diffèrent plus ou moins l’un de l’autre et cet espèce ne peut pas être confondu avec l’espèce « chat » ou « chien ».

 

Conclusion : chaque variante du phonème est une réalisation (manifestation) concrète de ce phonème. Toutes les variantes du même phonème, prises ensemble , se généralisent en notre conscience et s’unissent en un tout qui est le phonème donné.

L’apparition des variantes est conditionnée par la position du phonème dans la chaîne parlée. Les variantes ne sont pas en mesure (capables) de différencier le sens des mots.

Ex. :метл´а [и ] - « e » glisse vers « i » ; з´автрак [ ∂] – « a » est réduit ;

bêtise« e » glisse vers « e » fermé.

 

Mais le sens reste invariable dans les 3 mots. Mais si nous omettons « т » ела), «к » ' (завтра), changeons «ê » en « a » (bêtise – il bâptise) – le sens change.

L’apparition d’une nouvelle variante du phonème donné sous l’influence des sons contigüs porte le nom de l’alternance de position.

Ex. : Les voyelles longues deviennent brèves dans les syllabes non accentuées ; en russe – la réduction des voyelles inaccentuées.

Il ne faut pas confondre les consonnes géminées el les consonnes longues. Ces dernières apparaissent lorsqu’il y a l’accent emphatique dont elles sont un élément essentiel. (Il n’y a pas de fléchissement de la voix pendant leur prononciation).

Ex. : « Le Corbeau et le Renard » : - « que vous êtes"joli ! » etc

 

 

Liaison, Syllabation, Enchaînement

I . La liaison est le changement de la forme phonétique d’un mot devant la voyelle initiale du mot suivant. Elle consiste en : I) – ce qu’on prononce la consonne finale du mot généralement muette, et 2) - en ce qu’on la joint à la voyelle initiale du mot suivant.

L’origine de la liaison : dans latin vulgaire (populaire) d’où le français tire son origine, toutes les consonnes finales se prononçaient. Le français moderne a conservé quelques vestiges de cette norme ancienne.

Ex. : jadis ; hélas ; plus (parfois) ; bref ; moers ; etc

( nouv. tradition : but ; août ; en fait etc)

 

En ancien français commence l’amuïssement de toutes les consonnes finales. On observait les règles suivantes de la prononciation des consonnes finales :

1) – devant une pause toute consonne finale se prononçait en s’assourdissant : un homme grant

(d > t) ; j’en ai sis (z >s)

2) - toute consonne finale se trouvait amuïe devant un mot commençant par une consonne (vers la fin du XII siècle). Cette prononciation est généralisée dans le français moderne.

3) - toute consonne finale se prononçait sonore devant un mot à voyelle initiale.

Ex. : neuf [ > v] ans (f >v)

La liaison est le vestige de cet état de choses, aujourd’hui prèsque entièrement disparu.

Au cour de l’évolution du français les conditions de la liaison changent.

L’amuïssement des consonnes finales en ancien français a abouti au XVI-e siècle à ce que dans le langage courant on s’est trouvé obligé de prononcer plusieurs voyelles de suite.

Ex. : On avait àaller au travail.

il aàaller au travail.

Papaaàaller au travail.(à l’école)

 

Telle était l’évolution naturelle de la langue.

Ce phénomène était apellé l’hiatus. Mais dès la seconde moitié du XVI-e siècle les poètes et les grammairiens se prononcent contre l’hiatus. Selon ces savants, l’hiatus viole les lois phonétiques de la langue française et rend la prononciation extrêmement difficile. C’est pour éviter l’hiatus que les savants ont introduit la liaison, c–à–d, ils sont revenus artificiellement à la norme de la prononciation des consonnes finales en ancien français.

( Surtout est connu Malherbe (1555 – 1628) qui proscrivit l’hiatus de la poésie).

Ils implantaient la liaison très énergiquement croyant qu’elle est nécessaire pour la raison d’euphonie. Mais les poètes et les grammairiens tombaient en erreur prétendant que l’hiatus était étranger au français. Il est facile à prouver que l’hiatus est un phénomène naturel, conforme à la nature du français. Le peuple français préférait l’hiatus à la liaison. Dans la conversation courante on évitait la liaison et prononçait sans aucun embarras plusieurs voyelles de suite. Ce qui plaide encore pour l’hiatus, c’est qu’on considère comme tout à fait normale la rencontre de deux voyelles à l’intérieur du mot : agréable ; océan ; créer.

Ainsi, l’affirmation des grammairiens que la liaison est nécessaire pour la raison d’euphonie ne tient pas debout. A présent, l’hiatus a conquis sa place au soleil, on l’appelle la liaison vocalique. (il a euun livre)






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